Leonowens Neutron libre
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| Sujet: Sans papiers : les CRA français pire que des prisons ? Mar 21 Fév à 17:46 | |
| Les cachots de la honte - Citation :
Cinq députés, trois Français, un Espagnol et un Italien, membres de la commission Libertés civiles, Justice et Affaires intérieures de l'instance européenne, ont récemment enquêté afin de rédiger un rapport sur les conditions des migrants et demandeurs d'asile dans les centres de rétention de l'Union européenne (CRA). Leurs premières visites furent pour les centres français du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) et de l'île de la Cité, à Paris, sous les sous-sols du palais de justice.
Le premier centre était assez bien tenu, encore que moins plaisant que les CRA espagnols. Les "retenus" qui y séjournent n'ont commis aucun acte de délinquance, ce sont juste des sans-papier. Ils sont pourtant traités comme des détenus, dans un univers cerné de barbelés. Les journalistes n'ont pas eu le droit d'accompagner les délégués dans leur visite du CRA de la Cité, qui a une réputation épouvantable.
Cette visite qui a eu lieu le 20 février a été suivie d'une autre, impromptue, Christine Boutin, Etienne Pinte (UMP), Martine Billard (Verts), Christophe Caresche (PS) ayant débarqué sans crier gare dans ce centre de la Cité. Ils ont pu constater que les conditions sanitaires de ce centre souterrain sont dégradantes et indignes de la France. Les journalistes, les magistrats et les avocats qui souhaitaient accompagner les députés dans la visite ont été refoulés sur ordre du président du tribunal, Jean-Claude Magendie.
Ce dépôt accueille depuis 1981 les étrangers en situation irrégulière dans l'attente d'une éventuelle expulsion. Ils peuvent y demeurer jusqu'à 32 jours, entassés dans des dortoirs surpeuplés, privés d'un accès libre à la nourriture et aux boissons.
Le CRA a été dénoncé comme un lieu "indigne" par le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Alvaro Gil-Robles, dans un rapport publié mercredi dernier.
Il a demandé sa fermeture immédiate. Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a répondu que la fermeture serait effective le 30 juin prochain et que les personnes retenues seraient transférées dans de nouveaux locaux à Vincennes. Mais le Syndicat de la magistrature et le Syndicat des avocats de France en doutent. Rappelant que «la promesse de suppression existe depuis au moins une dizaine d'années, qu'elle n'a jamais été tenue et qu'il n'y a, a priori, aucune raison de croire davantage à cette nouvelle promesse»,
Sarkozy, qui compte durcir les conditions d'accueil des immigrés, anticipe un projet de directive en cours d'élaboration par la Commission européenne. Selon les associations de défense des étrangers que les députés ont également rencontrées, cette directive prévoit d'autres changements, comme la transformation de la «rétention administrative» en «détention». La durée dans des centres comme celui du Mesnil-Amelot serait alors portée de trente-deux jours à six mois, et le contrôle juridictionnel serait beaucoup moins encadré.
Reste la honte : "On a tous mauvaise conscience, que ce soit la droite ou la gauche. Nous avons failli à notre mission", a dit Etienne Pinte. "C'est pire que les prisons", a renchéri Martine Billard.
Synthèse de deux articles : http://www.liberation.fr/page.php?Article=361177 http://today.reuters.fr/news/newsArticle.aspx?type=topNews&storyID=2006-02- 21T134945Z_01_TOU149731_RTRIDST_0_OFRTP-FRANCE-ETRANGERS-20060221.XML&archived=False (recoller le lien (trop long !) pour accéder à l'info de Reuters) | |
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