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 L'attitude du Danemark envers les Juifs pendant la guerre

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Leonowens
Neutron libre
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Leonowens


Nombre de messages : 2900
Date d'inscription : 03/12/2005

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MessageSujet: L'attitude du Danemark envers les Juifs pendant la guerre   L'attitude du Danemark envers les Juifs pendant la guerre EmptyMer 7 Juin à 10:00

Un pays solidaire de sa population...
Un exemple à suivre ?


En faisant une recherche sur l'étoile jaune, j'ai découvert une légende : le roi du Danemark aurait parcouru les rues à cheval, arborant l'étoile, pour inciter tous les danois à la porter, rendant la mesure inutile.
Mais ce n'est qu'une légende...
La réalité pour une fois est encore meilleure : le Danemark tout entier a réussi à protéger ses Juifs de la Shoah. Il n'y eut dans ce pays que 425 déportés, soit 5% de la population juive danoise. Pourtant la solution finale y était prévue.

Récit incroyable d'une résistance collective.
Et à chaque ligne, se poser la question si tout ceci n'aurait pas été possible en France...

Citation :
La Solution finale demeure à n'en pas douter l'un des crimes les plus abjects de l'Histoire. Elle a également servi de révélateur de la conscience humaine. Et alors que les juifs étaient partout traqués par les nazis pour être éliminés, il s'est parfois trouvé des hommes et des femmes prêts à tendre la main aux persécutés. L'exemple danois est l'un de ces cas que l'on peut presque qualifier de "miraculeux" : tout un peuple est venu en aide à une communauté juive, lui permettant d'échapper à la déportation et à la mort dans les chambres à gaz ou au travail d'esclave. L'évacuation des juifs danois vers la Suède répond cependant à des critères spécifiques que nous nous attacherons à préciser dans la présente étude.

Le Danemark faisait en effet l'objet d'un statut particulier. Le pays n'était pas en guerre avec l'Allemagne et s'était laissé occuper par la Wehrmacht en marche vers la Norvège, le 9 avril 1940. Les Allemands laissèrent en place les institutions (Monarchie, Gouvernement, Parlement...) et les Danois purent même conserver une force militaire et un Ministère des Affaires Etrangères. Les éléments d'occupation allemands étaient fort limités, tant en nombre qu'en attributions. Le Représentant du Reich à Copenhague, Renthe-Fink, était un diplomate, non un sinistre Reichskommissar à la manière d'un Terboven en Norvège, d'un Seyss-Inquart en Hollande ou d'un Koch en Ukraine, criminels de guerre qui finirent très mal leur après-guerre. Renthe-Fink, sur ordre de Berlin, tenta à plusieurs reprises (et notamment par le biais du Ministre des Transports pro-allemand, Gunnar Larsen, en décembre 1941) d'obtenir du gouvernement danois des mesures antisémites. Ces propositions ne rencontrèrent aucun succès. Il faut savoir que la Constitution de 1848 garantissait les libertés religieuses, et que le Roi du Danemark, Christian X, reprenant les usages de son prédécesseur Frédéric VIII, avait marqué son attachement à la communauté juive, au passage totalement assimilée à la société danoise. Rappelons toutefois, pour faire bonne mesure, que le gouvernement danois avait été contraint de signer le Pacte Antikommintern en 1941 et avait eu recours à des actes visant à réprimer l'expression d'opinions communistes.

En novembre 1942, alors que les relations germano-danoises avaient atteint un stade particulièrement exécrable, Von Renthe-Fink fut remplacé par un acolyte de Himmler au RSHA, le Dr. Werner Best. Copenhague marqua le maintien de sa politique par le chantage suivant : le gouvernement (dirigé par M. Scavenius) menaçait de démissionner si on lui imposait des mesures antisémites. Dans le même temps, la population se laissait aller à des manifestations - symboliques - d'actes hostiles aux nazis : port de badges rouge et blanc (hommage au Roi), étoile jaune rebaptisée par dérision "Pour le Sémite" (clin d'œil à la médaille allemande "Pour le mérite" qu'avait d'ailleurs reçue Göring lors de la Première Guerre mondiale)... Contrairement à la légende, le Roi Christian n'a pas fait savoir aux Allemands qu'il porterait l'étoile jaune si celle-ci était imposée au Danemark. Von Renthe-Fink, et le commandant en chef des forces allemandes, Lüdke, s'étaient accordés pour ne pas émettre de telles directives. Renthe-Fink ne souhaitait pas remettre en cause la politique de collaboration entre Danemark et Allemagne. Il n'ignorait certes pas que le gouvernement danois opposerait son veto à une législation antisémite. Best rencontrerait le même échec.

Fin août 1943, la situation, déjà aigre, finit par devenir intenable. L'armée allemande, alors que Best se faisait sermonner par le Führer, décréta l'état d'urgence. Le gouvernement Scavenius démissionna le 29 août. La Wehrmacht comptait notamment faire main basse sur la flotte danoise, qui, en 1943, comptait 52 navires de faible tonnage (quelques torpilleurs, mais pas tous, avaient été réquisitionnés par les Allemands en février 1941). Le 29 août 1943, les Allemands s'en prirent aux bases navales (Opération "Safari"), mais les Danois purent saborder 32 navires. Deux rejoignirent le Groenland, quatre la Suède et quatorze furent saisis intacts par les Allemands.

Le mois suivant, les spécialistes des affaires juives du RSHA arrivaient au Danemark. Mais les chefs militaires allemands locaux et même Werner Best avaient perdu de leur mordant. "La mise en oeuvre des déportations juives pendant l'état d'urgence militaire nuit au prestige de la Wehrmacht dans les pays étrangers", écrivit le général Von Hanneken le 23 septembre 1943 à ses supérieurs. Ce à quoi lesdits supérieurs, en la personne du général Jodl, répliquèrent : "C'est absurde, il s'agit d'une nécessité d'état". Le Führer insista. L'opération de ratissage de tous les juifs danois était donc prévue pour la nuit du 1er au 2 octobre 1943.

Mais les Danois, informés, purent cacher la quasi-intégralité de la communauté juive. L'administration mit des bâtons dans les roues de la machine à déporter allemande. Best dut donner l'ordre aux forces de la Sipo-SD de n'arrêter que les juifs qui ouvriraient les portes de leurs logements volontairement, ce qui interdisait les perquisitions, donc, le tout, visiblement, pour éviter toute friction avec la police locale. 472 juifs furent arrêtés.

Les mésaventures de Best n'étaient pas terminées. L'Eglise catholique danoise condamna publiquement, le 3 octobre, par une lettre pastorale lue en chaire dans toutes les paroisses du pays, la politique antisémite nazie, recommandant de venir en aide aux juifs. Il y avait mieux : la Suède avait promis d'accueillir les juifs cachés. Une vaste expédition montée à l'échelle nationale permit ainsi d'envoyer 6 800 rescapés de l'autre côté de la mer. Mais alors que l'évacuation vers la Suède se poursuivait, la Gestapo continuait les recherches. Elle manquait certes gravement d'effectifs, et la Wehrmacht n'était pas enthousiaste à l'idée de participer à la GroßAktion. Ce qui n'empêchera pas la Police allemande d'intensifier ses patrouilles, de réquisitionner les navires. Difficulté majeure supplémentaire : la totalité de la population danoise (administration incluse) était solidaire des juifs. Que pouvaient donc faire les agents nazis, particulièrement si l'on considère le fait que leurs chefs n'étaient pas les plus compétents ? Le chef de la Gestapo d'Elseneur, par exemple, "Gestapo-Juhl", quoique parlant le danois, n'était pas réputé pour son intelligence. Cependant, les SS allaient parfois réussir quelques coups de filet. Ainsi à l'extrême pointe nord de l'île de Sjaelland (1 682 habitants en 1940), où plus d'un millier de juifs avaient trouvé refuge, la SS Polizei (en l'occurrence dirigée par Juhl) effectua un raid dévastateur qui lui permit d'arrêter quelques dizaines de juifs réfugiés dans une église. Certains organisateurs du sauvetage furent également arrêtés - un étudiant ingénieur de 20 ans, futur héros national consacré par la mémoire danoise, Claus Heilesen, fut même tué dans une escarmouche alors que des juifs embarquaient dans un bateau à destination de la Suède.

La communauté juive avait été sauvée. Les quelques centaines de juifs arrêtés par la Gestapo furent envoyés au camp de Theresienstadt, camp de transit où les conditions de vie étaient sensiblement meilleures que dans les autres camps - ils purent bénéficier du soutien de la Croix-Rouge et des compatriotes danois demeurés au pays. 11 % y moururent, néanmoins.

La réussite de cette évasion-miracle tenait à plusieurs facteurs. En premier lieu, quoi qu'on dise, une certaine faiblesse numérique de l'appareil allemand de déportation local, associée à une relative timidité de certaines instances supérieures, dont l'armée et, d'un certain point de vue, Werner Best. Le plénipotentiaire du Reich, selon certains, aurait sciemment saboté la rafle en laissant s'opérer des fuites censées avertir les Danois. Bien qu'aucune véritable preuve n'ait été rapportée, cette thèse peut apparaître crédible, ne serait-ce que parce qu'au même moment, les nazis essayaient d'approcher la Suède pour d'éventuelles négociations avec les Alliés : peut-être Himmler en tint-il compte et donna-t-il son consentement au " sacrifice " des juifs danois ? Ou bien Best craignait-il que les déportations n'achevassent l'ordre public au Danemark ? La question reste posée. L'un des adjoints de Best, l'attaché militaire Georg Ferdinand Duckwitz, averti le 28 septembre de la rafle par son supérieur, put prévenir les Danois et se rendit même en Suède. Voilà où sont les faits. Agit-il à l'insu de Best, ou avec son accord ? Là encore, la question reste posée. Duckwitz fut consacré Juste entre les Nations après la guerre - Best, pour sa part, condamné à mort par un tribunal danois, vit sa peine commuée en 12 ans de réclusion et sortit de prison en 1951, pour connaître quelques difficultés judiciaires en Allemagne vis-à-vis des cours de dénazification (il mourut en 1989)…

D'autres éléments jouèrent en faveur des juifs du Danemark : le refus de coopérer d'une administration locale dont l'appui aux projets allemands eut été déterminant ; un esprit de solidarité parfaitement louable, extrêmement répandu, en tout cas trop rarement rencontré au cours du conflit ; la localisation géographique du Danemark, permettant une évacuation des juifs pour la Suède, dont le rôle a été également déterminant. Il n'empêche : un tel sursaut d'héroïsme et de compassion, à une si grande échelle, restera dans les annales. Il ne fut pourtant qu'exceptionnel.

http://www.1939-45.org/articles/danemk.htm

Egalement ici :
http://www.ldh-toulon.net/article.php3?id_article=276


A méditer aussi concernant nos sans-papiers destinés à être rappatriés dans leur misère. Sommes-nous si impuissants que ça ou ne voulons-nous juste pas faire l'effort de nous impliquer ?
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