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 Les filles, mal-aimées en Chine : témoignages

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Leonowens
Neutron libre
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Leonowens


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Date d'inscription : 03/12/2005

Les filles, mal-aimées en Chine : témoignages Empty
MessageSujet: Les filles, mal-aimées en Chine : témoignages   Les filles, mal-aimées en Chine : témoignages EmptyMar 30 Mai à 19:39

CHINE

Condamnées à mort à la naissance: portraits de survivantes



Les filles, mal-aimées en Chine : témoignages Contact17su




Pour des raisons économiques, politiques et culturelles, les petites filles qui naissent dans certaines régions pauvres et rurales de la Chine sont parfois condamnées à mort avant même d'avoir poussé leur premier cri. Dans ce pays où les familles n'ont pas le droit d'avoir plus d'un enfant, on leur préfère les garçons qui apporteront une aide économique à la famille et continueront la lignée. Rencontre avec des filles qui ont survécu, malgré tout.

Si les pays occidentaux comptent plus de femmes que d'hommes, la Chine, elle, connaît la situation inverse. Selon le Prix Nobel d'économie Amartya Sen, il «manquerait» plus de 40 millions de femmes dans l'empire du Milieu. Or, cette situation n'a aucun fondement biologique. Seule explication : en Chine, les femmes meurent en plus grand nombre, notamment en bas âge. Et les mères avortent plus fréquemment quand elles attendent une fille.

Les familles chinoises veulent en effet avoir un garçon pour assurer leurs vieux jours, notamment à la campagne où les paysans n'ont pas de retraite. La fille, elle, une fois mariée, soutiendra ses beaux-parents.

La situation a empiré avec la mise en place de la politique de l'enfant unique et avec l'apparition de l'échographie. Et, quand les parents n'ont pas les moyens de glisser une enveloppe au médecin local, ils continuent à utiliser la méthode qui, jusqu'à maintenant, a fonctionné : l'infanticide des petites filles à la naissance.

À tel point qu'il n'est pas rare, en discutant avec des jeunes filles, de découvrir qu'elles aussi devaient mourir, mais qu'elles ont été sauvées. Nous avons rencontré trois d'entre elles.

Xie Jiying, 10 ans

Citation :
Personne ne sait d'où vient Xie Jiying. Ni à quelle minorité ethnique elle appartient. Mais, aujourd'hui, c'est chez les Dong qu'elle vit, dans le Guangxi. Chez sa mère adoptive, Liang Beimian. «En revenant du marché, un jour, j'ai entendu des pleurs dans un buisson. J'ai découvert un nourrisson de quelques jours. Je n'ai même pas vu si c'était une fille ou un garçon, mais j'ai eu pitié, je l'ai ramené chez moi.»

Liang venait alors d'accoucher d'une petite fille. Elle avait déjà deux garçons. Car, même s'il est permis, dans les minorités, d'avoir deux enfants, les familles en ont généralement bien plus. «Mon mari a râlé. Les voisins ont été plus compréhensifs. Ils m'ont dit : "Maintenant que tu l'as trouvée, élève-là, c'est bien." Ce que j'ai fait, je n'ai pas eu le choix.»

«Les représentants du planning familial sont passés peu de temps après. Ils m'avaient déjà donné une amende à la naissance de ma propre fille et j'avais dû me faire ligaturer les trompes. Quand ils sont revenus pour une nouvelle amende, je n'avais plus d'argent. Je leur ai proposé de leur donner la fille. Ils n'en ont pas voulu.»

À 7 ans, Xie Jiying a pu aller à l'école, grâce à l'aide de l'association Couleurs de Chine qui finance la scolarisation des petites filles, souvent négligée (1). C'est à ce moment que des voisins ont décidé de lui raconter qu'elle avait été adoptée. «Je ne voulais pas le lui dire, de peur de lui faire de la peine, raconte la mère. Xie a beaucoup pleuré, disant qu'elle n'avait ni père ni mère. Alors, je lui ai répondu, avec sa soeur : mais, nous, on est là.»



San Xian Rong, 30 ans

Citation :
San Xian Rong est née dans la province du Anhui, à l'ouest de Shanghai, à la campagne. «Ma mère a accouché à la maison. Quand mon père a vu que j'étais une fille, il m'a placée dans un bac d'eau glacée. Il avait déjà tué ma soeur, en l'écrasant avec un bâton. Il voulait faire de même avec moi.» À sa naissance, San Xian avait déjà trois frères et une soeur. «Elle sera le chien de la maison, il suffira de lui donner à manger, rien de plus», a répété la mère à son mari jusqu'à ce qu'il sorte la fillette de l'eau.

Alors que ses frères prennent le chemin de l'école dès l'âge de 7 ans, San Xian n'a pas ce privilège. Son père ne peut lui payer des études. «Ma mère m'a acheté deux lapins. Je vendais leurs poils et les plumes des oies que je gardais.» C'est ainsi qu'elle a pu étudier jusqu'à 14 ans, Avant de s'enfuir à Shanghai, à la mort de ses parents, sans un sou en poche.

Petits boulots, hébergements de fortune, San Xian suit des cours du soir, avant d'être finalement admise à l'université. Elle se marie avec un expatrié allemand. Puis enchaîne les emplois.

Aujourd'hui, San Xian habite une villa cossue dans la banlieue chic de Shanghai. Ironie du sort, c'est elle qui prête maintenant de l'argent à ses frères. «Eux qui ne m'ont jamais aidée, ils prétendent maintenant m'adorer.» San Xian a repris les études. Elle prépare un MBA et apprend l'anglais: la jeune trentenaire veut monter son entreprise avec des amis, pour importer des traitements médicaux en Chine.

Wei Wiao Ying, 25 ans

Citation :
À sa naissance, Wei Wiao a été laissée dans un coin de la cabane, sans nourriture. Ses parents ne voulaient pas d'elle ; ils n'avaient pas assez de riz pour nourrir tous les enfants, pas assez de vêtements. Au bout de quelques heures, ses grandes soeurs n'ont pas résisté et l'ont prise dans leurs bras. Wei Wiao avoue aujourd'hui qu'elle a puisé dans ce miracle la force de devenir la première institutrice de son village et de briser les tabous.

Probablement pris de remords, ses parents ont tout sacrifié pour cette folie. «Les vieux critiquaient mes parents : les filles sont bêtes, pourquoi les envoyer à l'école. En plus, quand elles seront mariées elles vous quitteront, disaient-ils. Ce à quoi mes parents répondaient : "Elle a envie d'étudier, on la laisse étudier." Aujourd'hui, de plus en plus de filles sont scolarisées dans le village.» «Normalement, il faut un garçon pour assurer le culte aux ancêtres. C'est l'une des raisons pour lesquelles on les privilégie au quotidien. Mais les mentalités évoluent, on ressent moins la nécessité d'accorder la priorité aux garçons. Nous en parlons souvent à l'école, avec les enfants. Mais il faut convaincre les parents également. Qu'ils aient une fille ou un garçon, ils doivent préserver la génération suivante.»

http://www.cyberpresse.ca/article/20060530/CPACTUEL/605300621/0/FRONTPAGE
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