Gendarme décédé : quand les journaleux tuent l'info

Course-poursuite contre un voleur d'essence dans la Creuse : un mort, un adjudant-chef à moto. Aussitôt, l'info qui circule est bien ciblée : le chauffard a renversé le motard.
Pourtant l'info n'est pas honnête. Ce qui a tué le motard, c'est un collègue, qui arrivait en sens inverse.
Cohérent avec cette vue de la scène :



Bien qu'il faille diffuser une information rapidement, il faut absolument la vérifier avant, c'est la déontologie même du journaliste. Qu'est-elle devenue ? On se le demande...
La première information entendue est celle qui reste, malgré les démentis suivants. Et même si la deuxième information est certaine, le fait qu'il y en ait eu une précédente, contraire à la deuxième, teintera de doutes la dernière arrivée.

Voilà comment on désoriente et on influence le récepteur des informations, sans qu'il s'en rende compte.

Le vrai récit des événements de la Creuse, confirmé par le procureur :

Citation :

Selon le magistrat, le fugitif a été pris en chasse, à Bourganeuf (Creuse), par l'adjudant-chef Michel Joachim, 42 ans, alerté par les employés du garage où il avait fait le plein sans payer. L'automobiliste a traversé à vive allure Pontarion, distançant son poursuivant, avant d'arriver en vue de deux autres motards à la sortie du village. Il a fait alors demi-tour dans un tête-à-queue, immédiatement poursuivi par les deux gendarmes. Quatre cents mètres plus loin, au sommet d'une côte, un motard réussissait à se porter à la hauteur du chauffard, qui se mettait à zigzaguer pour ne pas être dépassé. C'est alors que l'adjudant-chef Joachim, arrivant en sens inverse, a percuté son collègue qui était à proximité de l'automobiliste. Selon le procureur, le militaire aurait été «gêné dans sa vision par un léger virage à droite» quand il s'est retrouvé face à la voiture et la moto, qui occupaient toute la route. «Tout est allé très vite», commentait hier un officier. Michel Joachim est décédé dans l'heure qui a suivi son transfert au CHU de Limoges. Hier, le pronostic du gendarme qu'il a percuté était toujours réservé.

http://www.liberation.fr/actualite/societe/256472.FR.php

Leonowens a écrit:

...c'est la déontologie même du journaliste. Qu'est-elle devenue ? On se le demande...

Arrête de te poser la question : elle a disparu depuis belle lurette !