Inégalité des Français devant les PV

Pascal Pennec, rédacteur en chef adjoint chez Autoplus, a dressé une carte de France des PV pour 2005 (hors radars automatiques). Surprise, certains coins de France sont plus gâtés que d'autres :

Citation :

Sans grande surprise, les zones urbanisées sont les plus touchées par les procès-verbaux. Nous avons toutefois été stupéfaits de voir à quel point les habitants d’Ile-de-France étaient pénalisés. Sur un an, un automobiliste francilien a 43 fois plus de chances d’être verbalisé que dans la Creuse. Alors que la moyenne est de 285 PV par an pour mille habitants dans l’Hexagone, elle atteint les 988 en Ile-de-France. C’est incroyable !

Sur quels types de PV porte votre enquête ?

Il s’agit de toutes les amendes forfaitaires, en dehors de celles dressées par le biais des radars. Soit un total de 671 millions d’euros encaissés pour l’année 2005. Et 721 millions estimés pour 2006. Avec un record pour la police municipale, qui a dressé 458 PV par an et par agent. Vient ensuite la police municipale, avec 91 contraventions par an et par agent. Les gendarmes, enfin, en dressent chacun 25 par an. Des disparités intéressantes.

http://www.lefigaro.fr/france/20070403.WWW000000323_la_carte_de_france_des_pv.html


Moi je suis en IdF...

Citation :

Pas moins de quatre infractions au code de la route en quelques minutes pour Jean-Pierre Alacchi, le procureur de Dijon, bien connu pour sa grande sévérité envers les automobilistes pris en infraction.

La brigade anti-criminalité patrouille en centre-ville lorsque une Alpha Romeo grille un feu rouge.

Les policiers vérifient la plaque d'immatriculation ; c'est bien le procureur Alacchi au volant.

Excès de vitesse, rond-point pris à contre sens, autre feu non respecté…

Le véhicule est suivi, un rapport est fait, mais pas d'arrestation.

"Vu sa fonction de procureur, nous n'avons pas osé contrôler le conducteur".

(26 janvier 2005)

http://www.forum-auto.com/automobile-pratique/section16/sujet377004.htm

Pour un citoyen lambda, c'était direct le retrait de permis, chacune des trois infractions valant 4 points.

Pourtant le procureur s'étonne :

"D’un côté on ne m’arrête pas, et de l’autre on alerte la presse nationale. Je considère comme curieux de ne pas avoir été interpellé en raison de ma qualité alors que je me suis garé 800 mètres plus loin. La moindre des choses aurait été de me rejoindre, et j’aurais payé ma contravention."

Oui mais il y a un monde entre une simple contravention et un retrait de permis... Il est quand même bien placé pour le savoir !

http://www.e-torpedo.net/breve.php3?id_breve=58

Bien placé, oui, mais de bonne foi...

On peut pas tout avoir...

Citation :

un automobiliste francilien a 43 fois plus de chances d’être verbalisé que dans la Creuse

Pas besoin de sortir de St cyr pour dire ça !

Citation :

Population de la Creuse (1999) 124.482 habitants (93e rang)

Population de l'ile de France : 11 millions d'habitants (près de 19 % de la population française)

J'ai la flemme de faire l'opération qui détermine si le rapport entre le nombre des habitants et les heureux gagnants de PV est proportionnel en comparaison...

Ben ... :

IdF : 11 M d'hab = 19% de la pop = 19% des PV
Creuse : 125k hab = 0.002 % de la pop = 0.002 % des PV

donc de 0.002% à 19% on multiplie par 9 500 !!


(tout cela en sachant que c'est simpliste et erroné ; pour connaître le vrai rapport, il faudrait tenir compte :
- du nombre de véhicules immatriculés plutôt que de la population,
- du kilométrage annuel moyen de chaque francilien et de chaque creusien,
- du nombre de km de routes existantes dans les deux régions,
- du nombre de gallinacées au km linéaire dans chaque région,
- de la co-variance de la vitesse moyenne rapportée des automobilistes des deux régions,
- du nombre de trajets quotidiens effectués par des élus, qui comme chacun le sait ne sont jamais verbalisables)

Terrrible Pirate a écrit:

(tout cela en sachant que c'est simpliste et erroné ; pour connaître le vrai rapport, il faudrait tenir compte :
- du nombre de véhicules immatriculés plutôt que de la population,
- du kilométrage annuel moyen de chaque francilien et de chaque creusien,
- du nombre de km de routes existantes dans les deux régions,
- du nombre de gallinacées au km linéaire dans chaque région,
- de la co-variance de la vitesse moyenne rapportée des automobilistes des deux régions,
- du nombre de trajets quotidiens effectués par des élus, qui comme chacun le sait ne sont jamais verbalisables)

Je passe aux abonnés absents !

Je me contenterai en toute simplicité du calcul précédent :


"IdF : 11 M d'hab = 19% de la pop = 19% des PV
Creuse : 125k hab = 0.002 % de la pop = 0.002 % des PV

donc de 0.002% à 19% on multiplie par 9 500 !!"

Une honte !!

ça doit donc se répercuter sur les permis, ils doivent s'évaporer plus vite en IdF

Citation :

Les habitants de la Creuse sont les Creusois. Une idée reçue atteste que la Creuse est le département le moins peuplé de France, ce qui est totalement faux. En effet ce rôle est tenu par la Lozère, aussi bien par la densité de population (14 hab/km² contre 22 pour la Creuse qui devance aussi la Corse-du-Sud et les Alpes-de-Haute-Provence) que par la population totale (76 933 contre 123 133 pour la Creuse en janvier 2005).

Pfff : On serait avant dernier ?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Creuse_%28d%C3%A9partement%29

Je suis allé bosser dans la creuse après la tempête de 1999 , je peux vous dire que ce n'est pas très peuplé et aussi beaucoup moins fliqué (il ne doit pas y avoir trop de pervenche là bas

Une explication ?

Citation :

La répartition des zones de compétences entre police et gendarmerie

La répartition des compétences territoriales entre police et gendarmerie nationales a été régie pendant près de 60 ans par la loi du 23 avril 1941 : la police était chargée de la sécurité publique dans les villes de plus de 10 000 habitants et la gendarmerie dans toutes les autres communes.

Cependant, ce principe simple avait reçu en fait des applications plus complexes, et par ailleurs, l’urbanisation et le développement des zones périurbaines à partir des années 60 ont imbriqué les territoires.

Le redéploiement a pour but de remédier à la confusion qui résultait de tous ces facteurs. Il a été conduit de façon déconcentrée, sur la base d’un travail de concertation et de dialogue menée par les préfets avec les acteurs locaux, notamment élus et magistrats.

- Les transferts de compétence seront mis en oeuvre de 2003 à 2005 dans 65 départements de métropole et d’outre-mer. Ils sont déjà effectifs dans l’Aube, l’Eure-et-Loir et le Loiret depuis le 1er mai 2003, et la Dordogne depuis le 1er juillet et dans 21 autres départements depuis le 1er septembre.

- L’ensemble des opérations concerne 332 communes représentant 1 752 000 habitants. Au total, dans 65 départements dont 4 d’outre-mer, 79 circonscriptions de police seront étendues, 3 seront créées, et 40 commissariats seront fermés, c’est-à-dire que 40 villes (de 5 000 à 16 000 habitants) seront confiées à la gendarmerie.

- Les grandes agglomérations seront placées dans leur totalité en zone de police, ce qui favorisera une unité de commandement. Les zones rurales et périurbaines formeront avec les villes moyennes confiées à la gendarmerie des espaces correspondant à des bassins également homogènes du point de vue de la géographie, des activités humaines et de la délinquance.

L’ensemble de ces opérations améliore l’offre de sécurité et les créations d’emplois autorisées par la loi d’orientation et de programmation sur la sécurité intérieure favorisent la mise en place d’effectifs calculés en fonction des besoins avérés.
13-12-2005 16:46

http://www.premier-ministre.gouv.fr/chantiers/securite_579/fiches_592/repartition_zones_competences_entre_54639.html



Les policiers dépendent du Ministère de l'Intérieur et ont pour prérogatives les interventions en milieu urbain. Ce sont des fonctionnaires. Ils sont soumis à un préfet et sont censés "faire du chiffre", en alignant des PV et en classant éventuellement des plaintes sans suite afin de faire artificiellement baisser le chiffre de la délinquance.
Les gendarmes dépendent du Ministère de la Défense et ont pour prérogatives les interventions en milieu rural générallement. Ce sont des militaires. Ils sont soumis à un ministre moins éjectable et moins soumis aux pressions qu'un préfet.

Par ailleurs, il semble que les policiers n'aient pas été remplacés en nombre égal par leurs collègues gendarmes lors de la réforme de la répartition territoriale évoquée plus haut. Un élu d'UDF qui a vu son commissariat remplacé par une gendarmerie a été averti qu'il perdrait 40 policiers travaillant jour et nuit contre 12 gendarmes ne travaillant que de jour.
http://www.udf.org/groupe_udf_AN/questions_gouvernement/questions2002/demilly_061102.html